mixer correctement

Mixer correctement commence avec les faders

Vous ouvrez votre session avec les pistes fraîchement enregistrées et vous êtes tout fous à l’idée d’enfin les mixer et les faire sonner d’enfer.

Vous commencez à ajouter un peu d’égalisation à la guitare, un peu de compression à la batterie, un petit boost dans les aigus sur la piste de chant mais ça couvre la caisse claire, donc vous retournez sur la piste de batterie. Puis vous ajoutez un peu de reverb mais ça rend le mix un peu sourd donc vous baissez la basse… etc…

En gros, vous ne savez pas trop où vous allez ni ce que vous faites. Pas bon.
A ce rythme, vous allez y passer des heures et vous frustrer parce que vous n’aurez pas les résultats escomptés.

On va éviter de se faire du mal.

D’abord un peu d’édition

Je me suis trompé. J’aurais dû appeler l’article «Mixer correctement commence avec un peu d’édition». Quand je parle d’édition, je pense à des manoeuvres simples comme couper les silences.

Quand la guitare ne joue pas, coupez-la. Ça vous évitera d’entendre le ronflement de l’ampli pendant la douce intro au piano. Ne laissez pas non plus le chanteur tousser pendant le solo de guitare. Faites aussi des fondus en ouverture sur ses respirations sauf s’il s’appelle Matthew Bellamy.

Quand vous allez compresser les pistes, vous allez booster le volume des parties faibles de ces pistes. Hors, les bruits gênants font partie de ces faibles volumes! Donc, enlevez d’abord toutes ces distractions. Une fois les pistes un peu plus propres, vous pouvez passer à la suite.

Puis mixez uniquement avec les faders

Bouclez la chanson, ouvrez votre fenêtre de mix, et c’est parti. Utilisez uniquement les faders. RIEN D’AUTRE.

Cette étape est la plus importante dans votre mix, car elle détermine en grande partie ce à quoi va ressembler le mix final, et va aussi déterminer ce que vous allez faire ensuite. C’est en faisant ce mix basique que vous repèrerez le manque d’homogénéité dans certaines pistes, les instruments à mettre devant et ceux qui se marchent sur les pieds et qui auront donc besoin d’égalisation.

Passez-y un peu de temps, car c’est aussi pendant cette étape que vos idées créatives peuvent venir. Genre « Tiens, un délai sur la voix ici ça serait cool« . Prenez note des idées qui vous passent par la tête pendant cette phase, mais surtout ne commencez pas à les implémenter et à aller chercher vos plugins de distortion, ou autre.

Posez-vous des questions simples: « Quel est l’instrument principal de la chanson? Y-a-t-il un solo ou un instrument qu’il faudrait mettre en avant à un moment? Est-ce qu’il y a des instruments « secondaires » qui peuvent rester un peu en retrait? Quels instrument sonne déjà super? Quels autres sonnent un peu moins bien et vont demander un peu de travail? » … etc…

Un bon mix est un mix dans lequel chaque instrument à sa place. Aucun plugin ou égalisation de ninja ne permettra de «rattraper» un mix mal équilibré dans lequel on entend pas la batterie, le chant est trop fort et le refrain couvert par un f***ing tambourin.

Commencez par baisser tout vos faders à -6db ou -10db, juste pour être sur de ne jamais introduire de distortion sur la sortie stéréo principale, puis commencez à mixer avec ces décisions en tête.

Vous saurez où vous allez, donc ça sera beaucoup plus facile.

Pour rester dans le vert et ne jamais introduire de distortion, essayez de toujours baisser les faders. Par exemple, au lieu de booster le chant parce que vous ne l’entendez pas, essayez de baisser ce qui le couvre voire baisser tout le reste. Si le mix sonne relativement faible, alors poussez vos enceintes au lieu de pousser les pistes.

C’est simplement la base du mix

Il faut commencer par les bases. Mixer est à 90% une question de volumes. Les faders sont un outil pour régler le volume des pistes, mais l’égaliseur et le compresseur aussi!

Compresser est un moyen d’homogénéiser le volume de vos pistes et égaliser permet de réduire les frictions entre les pistes en contrôlant plus précisément le volume de leurs fréquences.

Oubliez les plugins de modulation dans un premier temps et assurez-vous d’avoir un mix qui tue avec juste les volumes. Puis ensuite passez à l’égalisation et la compression pour affiner ce contrôle des volumes.

A l’époque où les compresseurs externes valaient bonbon, les studios se débrouillaient avec les faders, un peu d’automatisation, et un seul compresseur ou deux. Et ils s’en sortaient très bien!

Dans le monde du numérique, vous pouvez instancier 30 fois le même compresseur sur toutes vos pistes si vous le voulez! Il n’y a plus de limite, et je pense que ce n’est pas une bonne chose. Limitez-vous donc à mixer correctement avec les faders, au moins dans un premier temps, et vous progresserez plus vite parce qu’en plus, vous travaillerez davantage votre oreille, et ça, c’est bon.

C’est simplement en mixant uniquement avec les faders D’ABORD que vous apprendrez à mixer correctement.